Les premiers pas en permaculture d’un de nos jardiniers



Ma première année en permaculture

Pour mes quarante ans, j’ai eu la chance de faire un stage de permaculture à la ferme du Bec Hellouin en Normandie. C’est un lieu d’expérimentation qui a réussi en quelques années à devenir un véritable oasis sur une terre impropre à la culture, c’est maintenant une ferme de maraîchage bio-intensive qui fonctionne sans pétrole, sans produits phytosanitaires, comme autrefois mais avec des techniques bien modernes et des connaissances très pointues. C’est un lieu où il fait bon vivre.

En général quand je parle de permaculture, on me pose la question, c’est quoi ? C’est une technique de culture permanente qui s’inspire du fonctionnement de la nature, par exemple une forêt, et essaye de reproduire ces conditions favorables au développement de la vie spontanée. Par le cycle de chute des feuilles, le sol est couvert en permanence, et alimenté en matières organiques, il reste humide et aéré ; cet humus est un sol vivant et fertile qui héberge un nombre incroyable de petites bêtes qui prospèrent et alimentent à leur tour les arbres et autres végétaux qui y poussent ; tout fonctionne en cycle tout seul dans l’abondance.

Je jardine dans une des parcelles Paul Philippe, et pour moi, le premier défi pour mettre en pratique ce que j’ai appris, c’est de « créer du sol ». Mon sol est sableux-limoneux, il ne retient rien, et se tasse facilement, rien à voir avec le sol de la forêt ! Pour remédier à cela, sur le conseil des formateurs, j’ai commencé par ajouter du BRF (gros copeaux de branchage avec bourgeons), pas facile à trouver, j’ai également ajouté depuis cet hiver beaucoup de matières organiques en tout genre : tonte, feuilles, compost, déchets verts coupés, tout ce que je peux récupérer dans le jardin des copains, ou dans les poubelles de déchets verts, de vrais trésors !

Mon constat après ces quelques mois d’expérimentation est qu’il faut ajouter de grosses quantités de matières organiques (couches épaisses) pour voir vraiment une différence, c’est beaucoup de sacs à transporter, d’où l’intérêt de faire ses propres engrais verts sur place. J’ai planté de la phacélie qui couvre le sol non cultivé, nourrira les parcelles à cultiver et en plus c’est une plante mellifère, les bourdons et autres insectes l’adorent.

Pour la première fois également je n’ai pas bêché le sol, mais je l’ai juste aéré avec un outil type grelinette ou campagnole. Le bêchage est très efficace pour aérer le sol, mais il perturbe beaucoup la vie qui s’y développe et fait très mal au dos. Une autre expérience qui me semble intéressant à partager par cette période de sécheresse : pour planter les plants de tomate, j’ai enfoui au maximum le pied de tomate, en biais, j’ai énormément arrosé, puis plus aucun arrosage jusqu’à la floraison. Cela fait plus d’un mois qu’ils sont plantés, je n’ai fait que 2 arrosages depuis la plantation, les plants ont bien grandi, ont fructifié, ils ont l’air bien, seul un a des feuilles qui se recroquevillent et jaunissent depuis les fortes chaleurs de ces derniers jours. La technique me semble bien, je pense que les plants sont assez résistants au manque d’eau (qui reste présente en profondeur sous le paillage) mais on verra d’ici la fin de la saison le résultat final et surtout le goût !

Je vais m’arrêter là pour ne pas trop vous ennuyer, il y aurait encore beaucoup à dire, la formation a été tellement riche, mais je crois que le plus simple si vous souhaitez en savoir plus, c’est de venir me voir quand vous passez au jardin (parcelle n°6). Vous pouvez m’apporter vos déchets verts ! sinon gardez-les pour couvrir votre sol !

A bientôt !

Stéphanie G.

   

 

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