Lutter naturellement contre les doryphores

Le cycle de vie des doryphores

Le doryphore est un coléoptère qui sort du sol au printemps, après avoir hiberné durant l’hiver. Il commence à pondre des œufs seulement dix jours après sa sortie d’hibernation. Les larves éclosent une semaine après la ponte et s’enfoncent dans le sol après avoir subi trois mues. C’est ainsi qu’elles se transforment progressivement en nymphes, puis en adultes. Dans le nord de la France, on estime qu’il n’y a qu’une seule génération annuelle de doryphore. Mais dans le sud du pays, il peut y en avoir deux, en raison des conditions climatiques plus favorables. Lorsque l’été au jardin-potager touche à sa fin, les adultes s’enfouissent à nouveau dans le sol et le cycle continue …

D’où viennent les doryphores ?

Les doryphores, qui portent le nom scientifique de Leptinotarsa decemlineata, sont originaires d’Amérique, et notamment du Mexique ainsi que des États-Unis. C’est aux alentours des années 1920 que ce petit nuisible est arrivé en Europe, un peu par accident. Cette infestation involontaire fut provoquée par l’importation de pommes de terre en provenance des Amériques, à la fin de la Première Guerre mondiale. À cette époque, le coléoptère a ravagé des champs entiers de pomme de terre … En bref, ils s’en sont donné à cœur joie ! Et malgré les précautions et les mesures prises, les doryphores sont parvenus à envahir l’Europe. Aujourd’hui, on en recense près de vingt-cinq mille espèces différentes. C’est d’ailleurs dans ces cas-là qu’on se rend compte du gros problème d’introduire des espèces venus d’autres contrées, car elles n’ont généralement pas ou très peu de prédateurs naturels pour les réguler, leur prolifération est souvent très importante et sans frein. D’ailleurs, on se retrouve exactement dans le même cas avec les frelons asiatiques.

Les dégâts causés par les doryphores

Les doryphores s’installent sur des plantes-hôtes, qui sont généralement les cultures de pommes de terre, les aubergines, et certaines solanacées (piments, poivrons, tomates). Les larves comme les adultes se nourrissent des tiges, des feuilles, des racines et des tubercules de ces plantes-hôtes. C’est ainsi qu’ils et elles ravagent les cultures, mais cela dépend également du nombre qu’ils sont car, pour la petite histoire, il arrive d’en voir quelques-uns sur quelques plants de pommes de terre sans que cela nuisent réellement aux récoltes. Via les observations, il arrive peut-être à cause (ou grâce aux conditions climatiques du moment), que les plantes-hôtes semblent parfois tolérer la présence des doryphores et les dégâts restent modérés. Dans ce cas, il ne faut pas forcément intervenir…  Cette vision est celle appliquée généralement pour l’ensemble des espèces vivantes dans un jardin. Cependant, pour les doryphores, il est recommandé de rester vigilant(e), voir même de ne pas hésiter à utiliser les méthodes de lutte naturelle dès les premières apparitions car ils peuvent très rapidement proliférer et devenir problématiques pour vos cultures. Etant donné qu’ils s’attaquent aux feuilles, les plantes ne pourront plus produire autant de photosynthèse qu’elles le devraient, laquelle permet l’élaboration de la sève. De ce fait, la croissance et la production des végétaux s’en retrouve freinée.

Les méthodes naturelles pour se débarrasser des doryphores

Il est possible d’avoir recours à des solutions naturelles pour venir à bout des doryphores et des dégâts que ces petites colonies génèrent sur vos cultures de pommes de terre. D’un point de vue générale pour lutter contre les attaques d’insectes qu’on qualifie de ravageurs, la meilleure solution reste de favoriser la biodiversité, d’associer les végétaux afin d’obtenir une grande diversité de végétaux dans votre jardin.

Prévenir l’apparition des doryphores sur vos cultures

Bébé doryphoreDans nos jardins biologiques, il est toujours préférable de prévenir les infestations d’insectes et de nuisibles, plutôt que de tenter de lutter contre ou de traiter systématiquement via un produit biologique et naturel. C’est pourquoi la prévention est aussi importante. En premier lieu, il convient de favoriser la biodiversité dans le jardin et d’axer sur la diversité des végétaux, de façon à attirer les prédateurs naturels des doryphores tels que les carabes ou encore les oiseaux qui peuvent en faire un met de choix … Pour cela, il convient d’installer des nichoirs, des abris à insectes ainsi que, des haies champêtres, mais aussi d’éviter les traitements chimiques bien entendu …

D’autre part, il est vivement conseillé de pratiquer la rotation des cultures afin d’éviter ou de réduire la reproduction des doryphores dans le jardin d’une année sur l’autre. Le paillage peut retarder l’arrivée des doryphores dans le jardin d’après certaines observations. Les prédateurs naturels du doryphore pourront alors s’attaquer directement aux larves et aux œufs et les éliminer plus facilement.

Les associations pour repousser les doryphores

Certaines plantes et divers végétaux ont la capacité d’éloigner les doryphores des cultures sensibles. Les associer et les implanter dans le potager est un bon moyen de prévenir l’arrivée et le développement de l’insecte sur vos cultures. Pour cela, plusieurs associations sont possibles. La première consiste à semer du lin bleu annuel entre les rangs de pommes de terre. On peut aussi planter des œillets d’Inde, de la ciboulette, du raifort, de l’ail, des soucis ainsi que de la tanaisie et des pétunias près des plantes sensibles. Enfin, la datura (attention si vous avez des enfants, cette plante est toxique) et le ricin plantés au bout des rangs de légumes peuvent aussi être une solution à envisager.

La meilleure méthode contre les doryphores

Le ramassage manuel des insectes, des larves et des œufs est la meilleure méthode contre les doryphores. C’est d’ailleurs, la première solution suggérée pour lutter contre cet insecte. Cependant, cela demande une régularité dans l’action afin de les éliminer petit à petit jusqu’à disparition.

Les autres solutions : Vous pouvez aussi appliquer une pulvérisation d’infusion d’ail [dilution à 5 %] sur les plants atteints. Utiliser les nématodes, des vers microscopiques qui s’attaquent aussi bien aux larves qu’aux doryphores adultes. Si aucune de ces solutions ne fonctionne, il est encore possible d’utiliser un insecticide biologique au Bacillus thuringiensis (Attention à bien respecter les consignes d’utilisation pour ne pas endommager vos plantes).